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Lorsque à peine affranchis de nos liens d'autres aussitôt les remplacent lorsque l'horizon se rétracte que le doute nous étreint lorsque nous renonçons à nos espérances lorsque à chacun de nos pas le carcan se resserre lorsque vaincus notre quête d'une vie plus vaste et plus libre se réduit au simple survivre il ne nous reste qu'à baisser le front et à demander grâce de "paysages dissonants" inédit - paru dans oupoli.fr |
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Je recueille goutte à goutte la lumière qui perle de la moindre émotion l'ombre ténue d'un soupir une phrase griffonné sur une page les couleurs qui embrasent le mur l’écoulement cristallin d’un chant la grâce d'un corps qui danse sans relâche jusqu'au souffle ultime et lorsque la nuit viendra je voudrai m'éteindre aussi inédit - paru dans oupoli.fr |
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Avant
de réussir son concours de fonctionnaire
il passa huit mois dans une usine de métallurgie chaque atelier regroupait des dizaines d’ouvriers qui dans le bruit et les odeurs de graisse opéraient sur des machines outils il revoit la pointeuse la gamelle les casiers à vestiaires les blagues pendant les pauses et la répétition monotone des gestes Aujourd'hui la plupart d'entre nous travaillent et s'amusent chacun seul devant son ordinateur rare est celui qui utilise ne serait-ce qu'un stylo et une feuille il se demande comment une réalité s'est progressivement substituée à une autre comment lui même s'est transformé tout en gardant vivace la mémoire de ce qui fut la vie en communauté s'est peu à peu dissoute elle ne reviendra sans doute pas Et ses amis que sont-ils devenus ? vivants ou morts si lointains ils ne reviendront plus de "Erreip Nisor" inédit |
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La bruine est venue imperceptible flouter la lumière aux fenêtres un reflet illumine sur ton visage l'immobile beauté des pierres les couleurs broderie en dentelle du hasard en de mouvants équilibres étalent leurs promesses éphémères et transparentes je dessine et me laise glisser en partance pour des paysages aux vibrations paisibles de "je dessine" chez Gros Textes |
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C'est une image d'autrefois sur une feuille d'or anneau alliance de nos corps elle garde la trace d'un amour ancien et saigne encore de "jardin doux et amer" inédit |
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La nuit je ne dors pas j'entortille mes pensées comme des herbes malignes dans la poitrine un morceau de bois dans mon cerveau une obsession tourne et louvoie creuse jusqu'à mettre à nu le mur blafard où viennent s'inscrire en arabesques silencieuses mes logorrhées insomniaques de "paysages dissonants" inédit - paru dans oupoli.fr |
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Poitrine
ouverte
le visage fermé pas à pas je m'éloigne de la ville de moi même à la tombée du jour je cherche un café ouvert où boire un dernier verre au son du bandonéon sur l’estrade un chanteur se plaint et pleure sur la piste un couple danse la milonga étreinte voluptueuse au rythme de la nuit de la musique et des songes lente dérive mélancolique une main se pose sur mon épaule et d’un geste paisible m'attire hors la solitude de "paysages dissonants" inédit |
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