
Eloge de l'autre - Tahar Ben Jelloun
Celui qui marche d'un pas lent dans la rue de l'exil
    C'est toi
    C'est moi
    Regarde-le bien, ce n'est qu'un homme
    Qu'importe le temps, la ressemblance, le sourire au bout des larmes l'étranger 
    a toujours un ciel froissé au fond des yeux
    Aucun arbre arraché
    Ne donne l'ombre qu'il faut
    Ni le fruit qu'on attend
    La solitude n'est pas un métier
    Ni un déjeuner sur l'herbe
    Une coquetterie de bohémiens
    Demander l'asile est une offense
    Une blessure avalée avec l'espoir qu'un jour
    On s'étonnera d'être heureux ici ou là-bas.