
Insomnie - Ingrid Auriol
L'insomnie aboie
    montre le fond de sa gorge
    lèche ta plaie lèche ton corps
    avec leurs rêves mal cousus
    les draps se défont
    tu te lèves peureuse
    saisis le couteau
    ôtes la croute brûlée du gâteau
    coupes une part puis deux
    il est tôt pour le café
    il est tard pour lire
    trop tard pour être aimée
    te restent les mots pour de loin
    te caresser ou cribler d'écorchures
    ta peau âcre de barbare